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L'anaglyphe

 

La technique de l'anaglyphe est un procédé permettant de voir une image en trois dimensions grâce à une paire de lunettes composées de filtres colorés.

 

Une image anaglyphe est composée de deux vues superposées d’une même scène légèrement décalées. Les vues sont ensuite transformées grâce à des filtres colorés : celle de droite en cyan et celle de gauche en rouge. Le décalage entre les deux prises de vues doit être au maximum de 6,5 cm, écart moyen entre les deux yeux appelé « disparité binoculaire ».

 

Pour voir cette image correctement, il est nécessaire de porter une paire de lunettes adaptées à ce type de 3D : les lunettes « anaglyphes ». Elles ont pour particularité d’être composées de deux filtres, un pour chaque œil : cyan pour celui de droite, rouge pour celui de gauche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lunettes anaglyphes

 

 

 

Pour comprendre le fonctionnement des lunettes, il faut d’abord expliquer les principes des synthèses soustractive et additive.

 

Lorsqu’on superpose deux lumières colorées, il s’en forme une nouvelle : c’est le principe de la synthèse additive. Les couleurs primaires sont le rouge, le bleu et le vert ; quand on les superpose, on obtient du blanc. Dans cette synthèse, deux couleurs sont dites « complémentaires » lorsque leur addition donne du blanc. Voici un schéma pour comprendre les combinaisons de ces trois couleurs primaires :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les objets et les filtres, eux, réalisent une synthèse soustractive : ils diffusent une couleur obtenue en retirant des lumières colorées à la lumière incidente. La couleur d’un objet dépend de la nature de la lumière incidente, de l’absorption et de la diffusion de la lumière reçue par l’objet et de la synthèse des lumières  reçues par l’œil.

Les couleurs primaires de cette synthèse sont le cyan, le magenta et le jaune ; leur addition donne du noir. Deux couleurs sont dites « complémentaires » lorsque leur synthèse donne du noir.

Voici un schéma présentant les principes de cette synthèse :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On peut alors comprendre pourquoi les filtres des lunettes anaglyphes sont de ces couleurs, rouge et cyan : il s’agit de couleurs complémentaires. En théorie, les combinaisons vert/magenta et jaune/bleu sont également possibles mais la qualité rendue n’est pas la même : la combinaison rouge/cyan donne davantage de contraste et donc plus de relief.

 

Grâce à ces filtres, l’œil perçoit seulement l’image qui lui est destinée, la couleur est en fait « absorbée » par le filtre des lunettes : le filtre rouge absorbe le cyan et par synthèse soustractive, on voit du noir. C’est le même principe avec le filtre cyan : il absorbe le rouge, laisse passer le bleu et le vert (car ce sont les couleurs qui compose le cyan par synthèse additive) et les éléments rouges apparaissent alors noirs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre cerveau rassemble les deux vues et l’image est alors, par synthèse additive, composée des couleurs réelles. Il calcule aussi l’axe Z : la profondeur. Il fait alors un mélange des deux images de couleurs très différentes et, ne sachant pas quelle couleur choisir, un clignotement apparaît lorsqu’on met les lunettes. Ce clignotement disparaît peu à peu car le cerveau corrige de plus en plus facilement les erreurs mais cela entraîne avec le temps des maux de tête.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Exemple d'anaglyphe

 

 

Pour avoir une bonne qualité d’image, il est impératif d’avoir des filtres de bonne qualité, sinon, des ombres apparaitront, elles sont appelées "images fantôme".

Par exemple, un filtre rouge de mauvaise qualité laisse passer un peu de rouge. On aura alors l’impression de voir les éléments rouges en doubles et décalés : les éléments rouges à gauche sur l’image, destinés à l’œil droit, parviennent également à l’œil gauche.

 

 

La 3D anaglyphe présente des avantages mais aussi des inconvénients.

Parmi les avantages, on trouve la facilité de création des images et des lunettes, le faible coût de leur fabrication et la diversité des supports (anaglyphes imprimés sur papier, projetés ou visualisés sur écran). Avec des lunettes ayant la bonne combinaison (rouge/cyan), la perception du relief est bonne. Enfin ce type de 3D n’a pas de limite au niveau de la taille de l’image : il est facile de travailler sur un grand format.

 

Les inconvénients sont tout de même nombreux.

La fatigue due aux lunettes entraine des maux de tête. Ensuite, le port de lunettes n’est pas toujours simple lorsque le sujet est déjà équipé de lunettes correctives. Enfin l’anaglyphe ne fonctionne pas toujours correctement lorsque les couleurs des éléments de l’image sont proches de la couleur des filtres : ces éléments apparaissent très clairs pour un œil et, au contraire très foncés pour l’autre ; ce qui provoque ces clignotements à l’origine des maux de tête. Il faut alors utiliser une autre combinaison de lunettes, comme bleu/jaune, mais elles sont peu répandues sur le marché.

 

 


 



 

© 2013 - 2014 by Bianca Raguenet, Claire Quatrefages et Juliette Galenne. 

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